Les métabolites actifs du cannabis, tels que le 3′-OH-THC, le 7-OH-CBD, le 8,11-DiOH-THC, le 11-COOH-THC, le 11-OH-CBN, le 11-OH-HHC, le 11-OH-Δ8-THC et le 11-OH-Δ9-THC, suscitent un intérêt croissant dans le domaine scientifique. Comprendre les effets pharmacologiques de ces composés est essentiel pour appréhender les interactions complexes entre le cannabis et le corps humain. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur les effets de ces métabolites actifs du cannabis, en adoptant une approche scientifique rigoureuse.
Effets pharmacologiques des métabolites actifs du cannabis:
Les métabolites actifs du cannabis sont connus pour avoir une influence significative sur le système endocannabinoïde, provoquant des effets pharmacologiques variés. Ces effets incluent la modulation de la douleur, de l’humeur, de l’appétit, de la mémoire et des fonctions cognitives. De plus, certaines études suggèrent que ces métabolites pourraient avoir des propriétés anti-inflammatoires, neuroprotectrices et analgésiques.
Métabolisme des métabolites actifs du cannabis:
Les métabolites actifs du cannabis sont formés à la suite du métabolisme des principaux composés présents dans la plante de cannabis, tels que le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Ce métabolisme se produit principalement dans le foie, où les enzymes hépatiques transforment ces composés en métabolites actifs. Ces métabolites peuvent ensuite se lier aux récepteurs du système endocannabinoïde dans le corps humain.
Différences entre les métabolites actifs et les composés d’origine:
Les métabolites actifs du cannabis diffèrent des composés d’origine présents dans la plante de cannabis en termes de structure chimique et d’activité pharmacologique. Ces différences peuvent entraîner des effets différents sur le corps humain. Comprendre ces variations est crucial pour évaluer les effets spécifiques de chaque métabolite actif du cannabis.
Effets physiologiques et psychologiques spécifiques des métabolites actifs du cannabis:
Chaque métabolite actif du cannabis peut induire des effets physiologiques et psychologiques distincts. Par exemple, le 3′-OH-THC peut avoir des effets analgésiques et anti-inflammatoires, tandis que le 11-OH-CBN peut agir comme un sédatif. La compréhension de ces effets spécifiques est essentielle pour évaluer le potentiel thérapeutique des métabolites actifs du cannabis.
Études sur la toxicité et la sécurité des métabolites actifs du cannabis:
La sécurité des métabolites actifs du cannabis est un sujet important à considérer. Bien que des études préliminaires suggèrent une faible toxicité de ces composés, des recherches approfondies sont nécessaires pour évaluer pleinement leur innocuité et leur profil d’effets indésirables potentiels.
Interaction des métabolites actifs du cannabis avec les récepteurs endocannabinoïdes:
Les métabolites actifs du cannabis interagissent avec les récepteurs du système endocannabinoïde présents dans le corps humain. Ces interactions peuvent avoir un impact sur divers processus biologiques, notamment la transmission neuronale, l’inflammation et la régulation de l’humeur. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour déchiffrer les effets complexes du cannabis sur le corps humain.
Mécanismes d’élimination des métabolites actifs du cannabis:
Les métabolites actifs du cannabis sont éliminés du corps humain principalement par le biais du métabolisme hépatique et de l’excrétion rénale. La durée pendant laquelle ces métabolites restent détectables dépend de plusieurs facteurs, tels que la fréquence de consommation, la voie d’administration et les caractéristiques individuelles du métabolisme.
Durée de détection des métabolites actifs du cannabis dans les tests de dépistage de drogues:
Les métabolites actifs du cannabis peuvent être détectés dans les tests de dépistage de drogues pendant une période prolongée, en fonction de leur métabolisme et de la sensibilité des tests utilisés. Il est important de comprendre cette durée de détection pour des raisons médicales et légales.
Sang
Le sang constitue un milieu idéal pour la confirmation car il permet de doser le Δ9-THC, le 11-OH-THC et le THC-COOH et de différencier généralement, selon les termes du législateur les sujets « ayant fait usage de » de ceux « sous influence » de cannabis. C’est le milieu de choix dès lors qu’une composante légale entre en jeu, mais ne peut pas être utilisé pour un dépistage rapide à cause du caractère invasif du prélèvement et du temps d’analyse.
Urines
Dans les urines, on retrouve essentiellement le THC-COOH, métabolite inactif, à fortes concentrations et sous forme conjuguée. En raison de la forte lipophilie du Δ9-THC, celui-ci sera libéré très lentement des tissus adipeux. Ainsi, après consommation de cannabis, le THC-COOH sera encore présent jusqu’à 8 à 12 jours après la prise chez un fumeur régulier et jusqu’à 3 semaines chez un gros consommateur. Un résultat positif dans les urines ne permettra donc pas de distinguer une consommation récente d’une consommation plus ancienne. Par ailleurs, même si le recueil urinaire est un prélèvement non invasif, il n’est pas facile à effectuer, du fait de son caractère intrusif. Les possibilités d’adultération sont nombreuses et largement explicitées sur Internet où l’on peut trouver des sites dédiés à ces pratiques.
Salive
En pratique, un échantillon de salive peut être collecté directement dans un récipient, en balayant la cavité orale avec un coton-tige (ou un outil similaire) ou en stimulant la production salivaire avec des matières acidulées, des cristaux d’acide citrique, ou en mastiquant un matériau inerte tel que le téflon. Certains individus produisent de la mousse à la place de la quantité de liquide nécessaire à l’analyse. De plus, une réduction de flux salivaire peut être observée suite à la consommation d’amphétamines et de certains antidépresseurs.
Les cannabinoïdes ne sont pas ou peu excrétés dans la salive, mais leur voie d’administration étant quasiment toujours buccale, le Δ9-tétrahydrocannabinol est détectable dans ce milieu pendant plusieurs heures, suite à la contamination buccale par la fumée inhalée. Dans la demi-heure suivant l’inhalation, des concentrations salivaires de Δ9-THC supérieures à 100 ng/mL peuvent être mesurées. Les concentrations salivaires sont plus élevées que les concentrations plasmatiques dans les premières heures. Le Δ9-THC reste détectable dans la salive durant 3 à 6 heures en moyenne. Le 11-OH-THC et le THC-COOH ne sont qu’exceptionnellement retrouvés dans la salive, à des concentrations très faibles (< 100 pg/mL).
Sueur
Ce milieu biologique est peu utilisé car le Δ9-THC éventuellement présent (résultat d’une concentration par évaporations successives) peut être éliminé par simple lavage et sa présence peut aussi résulter d’une exposition passive. Néanmoins, il existe des applications aux USA à partir de patchs destinés à recueillir la sueur sur une période d’une semaine. Dans la sueur, les concentrations de Δ9-THC sont particulièrement faibles, probablement du fait d’un pKa et d’une liposolubilité peu favorables à la diffusion passive depuis le plasma de ce composé. On ne retrouve pas de métabolite dans la sueur.
Selon la période souhaitée, le patch peut être porté de 1 à 10 jours, soit au niveau du flanc, soit sur les régions bicipitales ou scapulaires après désinfection par un coton imbibé d’isopropanol à 70 %. Après retrait du patch, la membrane absorbante est conservée à −20 °C. Les xénobiotiques peuvent être extraits après incubation dans un mélange tampon-surfactant, tampon-méthanol ou tout simplement dans du méthanol. Par méthode immunochimique (Elisa) il est possible d’effectuer un criblage directement sur le mélange d’extraction ; le couplage chromatographie/spectrométrie de masse, plus sensible et surtout plus spécifique nécessitera une étape complémentaire de préparation.
Air expiré
L’air expiré est une matrice usuelle pour mesurer l’imprégnation éthylique, mais il a été récent montré un intérêt pour la caractérisation des conduites addictives.
L’ExaBreath® est un outil qui fixe sur un filtre les particules d’aérosol de l’air expiré. Deux min de cycles d’inspiration à travers l’ExaBreath® sont suffisantes. Le système est ensuite envoyé au laboratoire, où pourront être libérées les molécules d’intérêt avec du méthanol.
Lors d’une étude contrôlée, impliquant 4 fumeurs de cannabis, l’excrétion du Δ9-THC et de ses métabolites a été suivie de façon simultanée dans la salive et l’air expiré. Toutes les analyses ont été réalisées par GC/MS-MS et ont montré des fenêtres de détection très superposables, de l’ordre de 6 heures. À ce jour, la limitation essentielle de l’air expiré reste les concentrations faibles des cannabinoïdes (de l’ordre de quelques pg/filtre), ce qui oblige les analystes à utiliser des techniques analytiques très sensibles. Nul doute que l’avenir est à des dispositifs semblables à ceux destinés à la vérification de l’imprégnation alcoolique.
Cheveux
Seule la détermination dans le sang des cannabinoïdes peut confirmer une altération du comportement ou une intoxication aiguë. L’approche urinaire permet d’obtenir des informations uniquement qualitatives sur les jours précédant le prélèvement.
Cette fenêtre de détection a pu être complètement modifiée par l’introduction du cheveu dans l’arsenal analytique. Ce tissu possède la propriété unique d’être le marqueur des expositions répétées ou chroniques, permettant en outre d’établir le profil de consommation à long terme et son évolution. Dans la pratique, l’analyse sanguine et/ou urinaire et l’analyse des cheveux s’avèrent plutôt complémentaires. Les travaux publiés montrent tous que les analyses de cheveux identifient mieux que les analyses urinaires les consommateurs récidivistes (effet discriminant) et que le nombre de positifs diminue chaque année (effet éducatif).
Effets des métabolites actifs du cannabis selon la voie d’administration:
La voie d’administration du cannabis peut influencer les effets des métabolites actifs. Par exemple, l’inhalation de fumée de cannabis peut entraîner une absorption plus rapide des métabolites, tandis que l’ingestion peut entraîner des effets plus prolongés. Comprendre ces différences est essentiel pour une utilisation sûre et efficace des métabolites actifs du cannabis.
Implications médicales potentielles des métabolites actifs du cannabis:
Les métabolites actifs du cannabis présentent un potentiel thérapeutique prometteur dans le traitement de certaines maladies et affections. Des études cliniques sont nécessaires pour évaluer leur efficacité et leur sécurité dans divers contextes médicaux, tels que la gestion de la douleur, des troubles neurologiques et des conditions inflammatoires.
Tableau récapitulatif des métabolites actifs du cannabis et des cannabinoïdes associés :
Métabolite actif | Cannabinoïde d’origine |
---|---|
7-OH-CBD | CBD |
7-COOH-CBD | CBD |
11-OH-CBD | CBD |
11-COOH-CBD | CBD |
7,8-DiOH-CBD | CBD |
7-COOH-THC | THC |
7-OH-THC | THC |
11-OH-THC | THC |
11-COOH-THC | THC |
11-nor-9-COOH-THC | THC |
8,11-DiOH-THC | THC |
8-OH-THC | THC |
11-OH-CBN | CBN |
11-nor-9-COOH-CBN | CBN |
11-nor-9-COOH-THC-C4 | THC |
11-COOH-THC-C4 | THC |
11-OH-HHC | HHC |
11-OH-Δ8-THC | Δ8-THC |
11-OH-Δ9-THC | Δ9-THC |
11-nor-9-COOH-THC-C5 | THC |
11-COOH-THC-C5 | THC |
11-OH-Δ9-THC-C4 | Δ9-THC |
11-OH-Δ9-THC-C5 | Δ9-THC |
11-COOH-THC-COOH | THC |
11-nor-9-COOH-THC-COOH | THC |
11-OH-Δ9-THC-glucuronide | Δ9-THC |
11-OH-Δ8-THC-glucuronide | Δ8-THC |
11-nor-9-COOH-THC-glucuronide | THC |
Conclusion:
La compréhension approfondie des métabolites actifs du cannabis est essentielle pour appréhender les effets pharmacologiques de cette plante complexe. En explorant les effets spécifiques de chaque métabolite actif, ainsi que leurs interactions avec le corps humain, nous pouvons ouvrir de nouvelles perspectives dans la recherche médicale et la compréhension des mécanismes d’action du cannabis. Des études approfondies sont nécessaires pour approfondir nos connaissances sur ces métabolites actifs et exploiter pleinement leur potentiel thérapeutique.