Hexahydrocannabiphorol HHCP

Le Hexahydrocannabiphorol (HHCP) : Structure, Propriétés et Réglementation en France

Le Hexahydrocannabiphorol, communément désigné par l’acronyme 9(R)-HHCP et également connu sous les noms de 9β-Hexahydrocannabiphorol, 9β-HHCP et 9(R)-HHCP, est un cannabinoïde synthétique appartenant à la famille des benzo[c]chromènes. Ce composé attire l’intérêt en raison de sa structure chimique spécifique et de ses potentielles applications pharmacologiques. Cependant, en raison de son classement en tant que benzo[c]chromène, il est interdit en France depuis le 3 juin 2024. Cet article examine en détail la structure moléculaire du 9(R)-HHCP, ses propriétés, ses isomères ainsi que les raisons de sa réglementation.


1. Introduction

1.1. Contexte et Origine

Les cannabinoïdes, composés actifs du cannabis, interagissent avec le système endocannabinoïde et influencent divers processus physiologiques tels que la douleur, l’inflammation et la régulation de l’humeur. Bien que les cannabinoïdes majeurs comme le Δ⁹‑THC et le CBD soient largement connus, des composés synthétiques comme le 9(R)-Hexahydrocannabiphorol (HHCP) émergent avec des structures modifiées qui offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques. Issu d’une transformation chimique visant à optimiser certaines propriétés du THC, le 9(R)-HHCP se distingue par son noyau benzo[c]chromène et des substituants spécifiques qui pourraient modifier ses interactions biologiques.

1.2. Domaines de Recherche et Intérêts Thérapeutiques

La recherche sur les cannabinoïdes s’étend sur plusieurs axes :

  • Pharmacologie et Applications Thérapeutiques :
    Le 9(R)-HHCP est étudié pour ses effets potentiels anti‑inflammatoires, analgésiques et neuroprotecteurs. La modulation du système endocannabinoïde pourrait en faire un candidat intéressant pour le traitement de diverses affections sans les effets psychoactifs intenses du THC.
  • Relations Structure‑Activité (SAR) :
    L’analyse de la structure du 9(R)-HHCP, notamment la présence du noyau benzo[c]chromène et des substituants positionnés en 1 et 3, aide à comprendre comment ces modifications influencent son affinité pour les récepteurs CB1 et CB2.
  • Développement de Nouveaux Médicaments :
    La synthèse d’analogues cannabinoïdes permet d’obtenir des composés aux profils d’action spécifiques, qui pourraient constituer des alternatives aux traitements actuels.
  • Standardisation et Méthodes Analytiques :
    L’utilisation de techniques avancées telles que la chromatographie, la spectroscopie RMN, l’IR et la spectrométrie de masse permet une caractérisation précise du 9(R)-HHCP et garantit la qualité des études précliniques.

1.3. Critères de Substitution et Implications Réglementaires

Selon le dispositif du rapporteur, pour qu’un cannabinoïde soit interdit, il doit présenter :

  • Un noyau benzo[c]chromène ;
  • En position 1 : une fonction hydroxyle (ou son ester/alkoxy) ;
  • En position 3 ou 9 : un substitut alkyle (par exemple, une chaîne heptyle, pentyle ou des groupes méthyle) ;
  • Et, éventuellement, une fonction carboxyle en position 2 ou 4.

Dans le cas du 9(R)-HHCP, le composé possède le noyau benzo[c]chromène et il est substitué en position 1 par une fonction hydroxyle, ce qui correspond exactement à l’une des exigences spécifiques. De plus, en position 3, il comporte un groupe heptyl, et en position 9, des groupes triméthyle sont présents – des substituants autorisés par le dispositif. Ainsi, le 9(R)-HHCP remplit bien les deux critères imposés par le rapporteur (noyau benzo[c]chromène et les substitutions spécifiques en position 1 et 3 ou 9), justifiant ainsi son inclusion dans le champ des substances réglementées.


2. Structure Moléculaire et Détails Scientifiques

2.1. Formule Chimique et Nomenclature

Le 9(R)-Hexahydrocannabiphorol est défini par :

  • Formule moléculaire : C23H36O2
  • Nom IUPAC :
    3-heptyl-6,6,9-trimethyl-6aS,7,8,9S,10,10aS-hexahydro-6H-benzo[c]chromen-1-ol
  • Synonymes :
    9β-Hexahydrocannabiphorol, 9β-HHCP, 9(R)-HHCP, HHCP
  • Numéro CAS : (Non fourni dans cet article, mais précédemment référencé comme tel)

Ce nom indique que la molécule possède un noyau benzo[c]chromène avec une fonction hydroxyle en position 1, un groupe heptyl en position 3 et des groupes triméthyle en position 9. La stéréochimie est définie par les configurations S pour les carbones 6a et 10a, et R pour le carbone 9, éléments essentiels pour son activité biologique.

2.2. Description de la Structure Moléculaire

La structure du 9(R)-HHCP se compose de plusieurs éléments essentiels :

  • Noyau Benzo[c]chromène :
    La base de la molécule est un noyau aromatique formé d’un cycle benzénique fusionné à un chromène. Ce noyau caractéristique est la pierre angulaire de la classification en tant que benzo[c]chromène.
  • Fonction Hydroxyle en Position 1 :
    Le groupe –OH en position 1 est une substitution spécifique requise, facilitant la formation de liaisons hydrogène avec les récepteurs et jouant un rôle crucial dans l’activité pharmacologique.
  • Substituant Alkyle en Position 3 :
    La présence d’un groupe heptyl (C7H15) en position 3 contribue à la lipophilicité du composé et favorise sa distribution dans les membranes cellulaires.
  • Substituants en Position 9 :
    Des groupes triméthyle en position 9 renforcent la stabilité de la molécule et participent aux interactions hydrophobes.
  • Stéréochimie :
    La configuration des centres stéréochimiques (6aS,7,8,9S,10,10aS) influence fortement l’affinité du composé pour les récepteurs CB1 et CB2, modulant ainsi ses effets.

2.3. Isomères et Relations avec d’Autres Cannabinoïdes

Le 9(R)-HHCP peut exister sous différents isomères en raison de la présence de centres chiraux :

  • Isomérie de Configuration :
    Des variations dans la configuration (par exemple, une inversion du centre chiral en position 9) pourraient modifier l’interaction avec les récepteurs cannabinoïdes, influençant ainsi l’efficacité et le profil d’effets.
  • Relation avec le Cannabinol (CBN) :
    Le 9(R)-HHCP est structurellement lié au CBN, mais il se distingue par l’ajout d’un substituant heptyl en position 3 et par une configuration stéréochimique spécifique. Ces différences peuvent conférer au 9(R)-HHCP des propriétés distinctes par rapport au CBN, notamment en termes d’affinité pour CB1 et CB2 et d’effets psychoactifs potentiels.

2.4. Propriétés Physico‑Chimiques

Les caractéristiques physico‑chimiques du 9(R)-HHCP sont étroitement liées à sa structure :

  • Solubilité :
    Le composé est hautement lipophile, ce qui favorise sa solubilité dans des solvants organiques comme l’éthanol et le chloroforme. Toutefois, la présence du groupe hydroxyle confère une légère polarité, influençant ainsi ses propriétés de formulation.
  • Point de Fusion :
    La rigidité du noyau benzo[c]chromène et la présence de substituants volumineux induisent un point de fusion relativement élevé, un paramètre critique pour le développement de formulations pharmaceutiques.
  • Stabilité Thermique :
    Sa structure aromatique stable assure une bonne résistance aux températures élevées, un avantage pour le stockage à long terme et la formulation dans diverses applications.

2.5. Synthèse et Origine

Le 9(R)-HHCP est un cannabinoïde synthétique qui peut être obtenu par des modifications chimiques du CBN ou d’autres cannabinoïdes naturels. La synthèse implique :

  • L’introduction d’un groupe heptyl en position 3, modifiant la chaîne latérale habituelle du CBN.
  • Le maintien du noyau benzo[c]chromène avec un groupe hydroxyle en position 1, répondant ainsi aux critères de substitution exigés par le dispositif réglementaire.
  • Le contrôle de la stéréochimie pour assurer la configuration (6aS,7,8,9S,10,10aS), essentielle pour l’activité biologique.

2.6. Interactions avec le Système Endocannabinoïde

Le 9(R)-HHCP interagit avec le système endocannabinoïde principalement via :

  • Récepteur CB1 :
    La fonction hydroxyle en position 1 facilite la formation de liaisons hydrogène avec le récepteur CB1, bien que l’ajout du groupe heptyl et les substituants triméthyle modulent l’affinité globale.
  • Récepteur CB2 :
    L’interaction avec CB2 peut contribuer aux effets anti‑inflammatoires et immunomodulateurs, en complément des actions sur CB1.
  • Cascade de Signalisation :
    L’activation des récepteurs induit des modifications de la signalisation intracellulaire (inhibition de l’adénylate cyclase, modulation des protéines G), influençant ainsi la libération de neurotransmetteurs et la réponse cellulaire.

2.7. Données Spectroscopiques

Les analyses spectroscopiques ont permis de confirmer la structure du 9(R)-HHCP :

  • RMN (¹H et ¹³C) :
    Les spectres montrent des signaux caractéristiques du noyau benzo[c]chromène, des groupes méthyle et du groupe hydroxyle en position 1.
  • IR (Spectroscopie Infrarouge) :
    Les bandes d’absorption autour de 3300 cm⁻¹ attestent de la présence du groupe –OH, et les pics dans la région aromatique confirment la structure de base.
  • Spectrométrie de Masse :
    Un pic moléculaire correspondant à la formule C23H36O2 et l’analyse des fragments confirment l’intégrité structurelle du 9(R)-HHCP.

3. Propriétés et Mécanismes d’Action

3.1. Propriétés Chimiques et Pharmacologiques

Le 9(R)-HHCP se distingue par :

  • Effets Potentiellement Psychoactifs :
    L’interaction avec le récepteur CB1 induit des effets psychoactifs, bien que la nature précise de ces effets diffère des cannabinoïdes plus traditionnels en raison de ses modifications spécifiques.
  • Effets Anti‑inflammatoires et Analgésiques :
    La modulation des récepteurs CB1 et CB2 peut conférer au 9(R)-HHCP des propriétés anti‑inflammatoires et analgésiques, avec un potentiel d’application dans le traitement de la douleur.
  • Impact de la Structure :
    La présence du groupe hydroxyle en position 1 et d’un substituant heptyl en position 3 répond aux critères de substitution définis par le rapporteur. De plus, les groupes triméthyle en position 9 renforcent la classification du composé comme benzo[c]chromène, justifiant ainsi son interdiction en France.

3.2. Mécanismes d’Action sur le Système Endocannabinoïde

Les effets du 9(R)-HHCP s’expliquent par plusieurs mécanismes :

  • Interaction avec les Récepteurs CB1 et CB2 :
    Le noyau benzo[c]chromène et la fonction hydroxyle facilitent la liaison aux récepteurs cannabinoïdes, modulant la signalisation cellulaire. Ces interactions influencent la perception de la douleur et l’inflammation.
  • Modulation des Voies de Signalisation :
    L’activation des récepteurs induit des cascades intracellulaires, notamment l’inhibition de l’adénylate cyclase et la modulation des protéines G, contribuant aux effets pharmacologiques observés.

3.3. Comparaisons Structure‑Activité et Données Préliminaires

Les études comparatives indiquent que :

  • Le 9(R)-HHCP, par sa structure unique avec une chaîne heptyle en position 3 et des groupes triméthyle en position 9, présente un profil d’activité différent du CBN classique.
  • Les données spectroscopiques confirment sa structure et permettent de corréler ses modifications avec son potentiel d’interaction avec le système endocannabinoïde.
  • Les premières études préliminaires suggèrent que ce cannabinoïde pourrait avoir des effets analgésiques et anti‑inflammatoires significatifs, tout en présentant un potentiel psychoactif qui justifie une régulation stricte.

4. Effets Potentiels sur la Santé

4.1. Applications Thérapeutiques Potentielles

Le 9(R)-HHCP, grâce à ses propriétés pharmacologiques, offre des perspectives intéressantes :

  • Traitement de la Douleur et des Inflammations :
    Ses effets sur le système endocannabinoïde pourraient permettre une gestion efficace de la douleur et une réduction de l’inflammation dans des affections chroniques telles que l’arthrite.
  • Propriétés Neuroprotectrices et Antioxydantes :
    Sa structure aromatique, associée à la présence du groupe hydroxyle et des substituants méthyle, pourrait conférer des propriétés antioxydantes, utiles pour protéger les cellules nerveuses contre le stress oxydatif.
  • Utilisation en Cosmétique et Nutraceutique :
    En raison de sa stabilité et de ses propriétés anti‑inflammatoires, le 9(R)-HHCP pourrait être intégré dans des produits cosmétiques et des compléments alimentaires visant à améliorer la santé de la peau et le bien-être général.
  • Outil de Recherche :
    En tant qu’analogue du Cannabinol, il constitue un outil précieux pour étudier les interactions structure‑activité et pour développer de nouveaux analogues cannabinoïdes.

4.2. Risques et Effets Secondaires Potentiels

L’utilisation du 9(R)-HHCP doit être encadrée par une évaluation rigoureuse des risques :

  • Effets Psychoactifs :
    L’activation des récepteurs CB1 peut induire des effets tels que l’euphorie, l’anxiété ou des troubles cognitifs. La puissance de ces effets nécessite un contrôle strict des doses.
  • Interactions Médicamenteuses :
    Le métabolisme par le cytochrome P450 expose le 9(R)-HHCP à des interactions potentielles avec d’autres médicaments, modifiant leur biodisponibilité.
  • Risque d’Abus :
    Comme pour d’autres cannabinoïdes de la classe des benzo[c]chromènes, il existe un potentiel de dépendance, ce qui justifie une régulation stricte.
  • Sécurité à Long Terme :
    Les données sur l’utilisation prolongée sont encore insuffisantes, et des études toxicologiques sont nécessaires pour évaluer les risques de dommages chroniques.

4.3. Preuves Cliniques et Recherches Préliminaires

Les études préliminaires sur le 9(R)-HHCP reposent sur :

  • Modèles In Vitro et Animaliers :
    Des recherches montrent que ce cannabinoïde modifie l’activité des récepteurs cannabinoïdes et présente des effets anti‑inflammatoires comparables à d’autres analogues.
  • Analyses Spectroscopiques :
    Les techniques RMN, IR et spectrométrie de masse confirment sa structure et soutiennent les corrélations structure‑activité.
  • Comparaisons avec d’Autres Cannabinoïdes :
    Comparé au Cannabinol traditionnel, le 9(R)-HHCP, par ses substituants spécifiques (chaîne heptyle en position 3 et groupes triméthyle en position 9, avec un groupe hydroxyle en position 1), remplit les critères imposés par le rapporteur pour être classé comme benzo[c]chromène.

5. Statut Légal et Réglementaire en France

5.1. Cadre Réglementaire International

La réglementation des cannabinoïdes synthétiques varie :

  • États-Unis :
    Les substances appartenant à la classe des benzo[c]chromènes sont soumises à des contrôles stricts par la DEA en raison de leurs effets psychoactifs.
  • Royaume-Uni et Europe :
    Les cannabinoïdes ayant un noyau benzo[c]chromène, considérés comme potentiellement psychoactifs, sont classés parmi les substances contrôlées.
  • Japon :
    Bien que certains cannabinoïdes non psychoactifs bénéficient d’un cadre plus libéral, les composés à fort potentiel psychoactif demeurent strictement réglementés.

5.2. Situation en France

En France, la réglementation repose sur des critères structurels et d’activité :

  • Critères de Substitution :
    Pour qu’un cannabinoïde soit interdit, il doit comporter le noyau benzo[c]chromène et présenter des substitutions spécifiques. Le 9(R)-HHCP possède bien ce noyau et il présente en position 1 une fonction hydroxyle ainsi qu’en position 3 une chaîne heptyle, tandis qu’en position 9, il comporte des groupes triméthyle. Ces substitutions correspondent aux critères autorisés par le dispositif du rapporteur.
  • Interdiction :
    Par conséquent, le 9(R)-HHCP est visé par l’interdiction en France, effective depuis le 3 juin 2024, en raison de son potentiel d’effets psychoactifs et de son risque d’abus.
  • Implications :
    Cette interdiction signifie que la production, la distribution, la possession et l’utilisation du 9(R)-HHCP sont interdites en France, dans le but de protéger la santé publique contre les risques potentiels liés aux cannabinoïdes synthétiques de la classe des benzo[c]chromènes.

5.3. Perspectives et Débats Réglementaires

Les perspectives réglementaires dépendront de l’évolution des données scientifiques :

  • Évaluation Toxicologique et Clinique :
    Des études supplémentaires pourraient éventuellement permettre une réévaluation, mais pour l’instant, le cadre légal reste très strict.
  • Harmonisation Internationale :
    Une harmonisation des normes faciliterait l’accès aux cannabinoïdes pour la recherche tout en assurant une protection uniforme.
  • Dialogue Interdisciplinaire :
    Une collaboration entre chercheurs, cliniciens et législateurs est indispensable pour adapter les régulations aux avancées scientifiques.

6. Recherches et Développements Futurs

6.1. Axes de Recherche Prometteurs

Les axes de recherche envisagés pour le 9(R)-HHCP incluent :

  • Optimisation des Procédés de Synthèse :
    Développer des méthodes synthétiques robustes pour obtenir le 9(R)-HHCP en haute pureté.
  • Études Structure‑Activité (SAR) :
    Analyser l’impact des substituants – notamment le groupe hydroxyle en position 1 et la chaîne heptyle en position 3 – sur l’interaction avec les récepteurs CB1 et CB2.
  • Développement de Formulations Innovantes :
    L’utilisation de nano‑émulsions ou de liposomes pour améliorer la biodisponibilité du 9(R)-HHCP et permettre un dosage contrôlé.
  • Études Pharmacocinétiques et Métaboliques :
    Comprendre l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’élimination du 9(R)-HHCP pour établir un profil pharmacocinétique détaillé.
  • Essais Cliniques Contrôlés :
    La réalisation d’essais cliniques est essentielle pour valider son efficacité dans le traitement de la douleur, de l’inflammation et potentiellement d’autres affections.
  • Méthodes Analytiques Avancées :
    L’amélioration des techniques analytiques (chromatographie, RMN, IR, spectrométrie de masse) garantira la caractérisation précise du composé.

6.2. Applications Médicales et Industrielles Potentielles

Le 9(R)-HHCP offre plusieurs applications potentielles :

  • Traitement des Douleurs et des Inflammations :
    Sa capacité à moduler le système endocannabinoïde pourrait contribuer à réduire la douleur et l’inflammation, offrant une alternative thérapeutique pour des conditions chroniques.
  • Propriétés Neuroprotectrices et Antioxydantes :
    Ses effets sur la signalisation cellulaire et son potentiel antioxydant pourraient être exploités pour protéger contre le stress oxydatif, utile dans les troubles neurodégénératifs.
  • Applications Cosmétiques et Nutraceutiques :
    La stabilité du 9(R)-HHCP et ses effets protecteurs contre le vieillissement cellulaire en font un candidat pour des produits de soin de la peau et des compléments alimentaires.
  • Outil de Recherche Fondamentale :
    En tant qu’analogue synthétique, il permet d’étudier les interactions structure‑activité dans le système endocannabinoïde et de concevoir de nouveaux analogues aux profils modulés.

6.3. Défis et Perspectives Réglementaires

Pour que le 9(R)-HHCP puisse être exploité de manière sûre, plusieurs défis restent à relever :

  • Standardisation de la Synthèse :
    La production doit être normalisée pour garantir une pureté constante et éviter la formation d’impuretés potentiellement toxiques.
  • Évaluation Toxicologique à Long Terme :
    Des études approfondies sur l’utilisation prolongée sont indispensables pour évaluer la sécurité du composé, notamment son potentiel de stress oxydatif et les interactions médicamenteuses.
  • Harmonisation des Réglementations Internationales :
    Une harmonisation des normes faciliterait l’accès aux cannabinoïdes synthétiques pour la recherche, tout en assurant une protection uniforme de la santé publique.
  • Communication et Formation :
    Informer les professionnels de santé et le grand public sur les bénéfices et les risques du 9(R)-HHCP est crucial pour prévenir les abus et garantir une utilisation responsable.

Conclusion

Le 9(R)-Hexahydrocannabiphorol (HHCP) est un cannabinoïde synthétique appartenant à la famille des benzo[c]chromènes, dont la structure chimique est définie par le nom formel
3-heptyl-6,6,9-trimethyl-6aS,7,8,9S,10,10aS-hexahydro-6H-benzo[c]chromen-1-ol
et la formule moléculaire C23H36O2. Ce composé se distingue par son noyau benzo[c]chromène, avec une fonction hydroxyle en position 1 et une chaîne heptyle en position 3, ainsi que par des groupes triméthyle en position 9. Ces substituants spécifiques répondent aux critères imposés par le dispositif du rapporteur, qui exige la présence du noyau benzo[c]chromène et l’une des substitutions caractéristiques (fonction hydroxyle en position 1 et substitut alkyle en position 3). En conséquence, le Cannabiorcol remplit bien ces deux conditions et, de ce fait, est visé par l’interdiction en France depuis le 3 juin 2024.

Pharmacologiquement, le Cannabiorcol présente des effets potentiels anti‑inflammatoires, analgésiques, neuroprotecteurs et antioxydants, tout en étant considéré comme non psychoactif. Ces propriétés en font un candidat prometteur pour des applications thérapeutiques et industrielles, que ce soit dans la gestion de la douleur, la protection neurocellulaire ou le développement de produits cosmétiques et nutraceutiques.

Cependant, la réglementation stricte imposée en France reflète la préoccupation des autorités quant aux risques potentiels associés aux cannabinoïdes de la classe des benzo[c]chromènes. Le cadre légal actuel interdit la production, la distribution, la possession et l’utilisation du Cannabiorcol, afin de protéger la santé publique contre les risques d’abus et d’effets indésirables.

Les recherches futures sur le Cannabiorcol devront se concentrer sur l’optimisation des procédés de synthèse, l’approfondissement des études structure‑activité, le développement de formulations innovantes pour améliorer sa biodisponibilité, ainsi que sur la réalisation d’essais cliniques rigoureux pour établir son rapport bénéfice/risque. Parallèlement, une harmonisation des réglementations internationales serait bénéfique pour favoriser la recherche et potentiellement réévaluer le statut légal des cannabinoïdes émergents.

En conclusion, le Cannabiorcol représente une avancée intéressante dans l’étude des cannabinoïdes dérivés du cannabis, offrant des perspectives nouvelles tant sur le plan thérapeutique que pour la recherche fondamentale. Sa structure, respectant les critères de substitution (fonction hydroxyle en position 1 et substitut alkyle en position 3), justifie sa classification comme benzo[c]chromène, ce qui a conduit à son interdiction en France depuis le 3 juin 2024. La poursuite des recherches interdisciplinaire et une éventuelle réévaluation réglementaire permettront d’exploiter son potentiel tout en assurant la sécurité des usagers.


Références et Sources

Les informations présentées dans cet article reposent sur des publications scientifiques issues de revues telles que le British Journal of Pharmacology et le Journal of Natural Products, ainsi que sur des données accessibles via des bases de données telles que PubChem et ChemSpider. Des analyses spectroscopiques (RMN, IR, spectrométrie de masse) ont permis de confirmer la structure du Cannabiorcol, et des rapports réglementaires fournissent le contexte légal actuel en France depuis le 3 juin 2024.

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