Cannabiorcol cbn-m

Cannabiorcol (CBN-M) : Exploration du cannabinoïde et aspects réglementaires

Le Cannabiorcol, également connu sous les noms de Cannabinol-C1, CBN-C1, Methyl-CBN ou Methyl-Cannabinol, est un cannabinoïde récemment étudié pour ses propriétés chimiques distinctes et ses potentielles applications en pharmacologie. Bien que ce composé fasse partie des cannabinoïdes dérivés du cannabis, il se démarque par une structure chimique particulière et une classification réglementaire stricte. Depuis le 3 juin 2024, le Cannabiorcol est interdit en France en raison de sa classification comme benzo(c)chromène. Cet article propose d’explorer en profondeur le Cannabiorcol, en détaillant sa structure moléculaire, ses effets potentiels, et les raisons de son interdiction, tout en soulignant que, selon le dispositif du rapporteur, il remplit les critères de substitution spécifiques.


1. Introduction

1.1. Contexte et Origine

Le cannabis, utilisé depuis des millénaires à des fins thérapeutiques, récréatives et rituelles, recèle une diversité impressionnante de cannabinoïdes. Alors que les cannabinoïdes majeurs tels que le Δ⁹‑THC et le CBD dominent la discussion, un nombre croissant d’études se concentrent désormais sur des composés moins abondants ou synthétiques. Le Cannabiorcol (aussi appelé CBN-C1 ou Methyl-CBN) est l’un de ces cannabinoïdes émergents. Issu d’une modification structurelle du Cannabinol (CBN), il présente des particularités qui pourraient offrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Le Cannabiorcol est identifié par le numéro CAS 19825-73-1 et possède la formule moléculaire C17H18O2. Son nom formel, 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol, décrit avec précision sa structure, qui intègre un noyau dibenzo[b,d]pyran typique des cannabinoïdes, enrichi par quatre groupes méthyle et un groupe hydroxyle.

1.2. Domaines de Recherche et Applications Potentielles

Les cannabinoïdes font l’objet d’un intérêt considérable dans divers domaines de la recherche :

  • Pharmacologie et Applications Thérapeutiques :
    La capacité des cannabinoïdes à interagir avec le système endocannabinoïde les rend prometteurs pour le traitement de la douleur, de l’inflammation, et des troubles neurodégénératifs. Le Cannabiorcol, en particulier, est étudié pour ses propriétés anti‑inflammatoires et analgésiques.
  • Relations Structure‑Activité (SAR) :
    L’analyse de la structure du Cannabiorcol permet de mieux comprendre comment la présence et la position des substituants (notamment les groupes méthyle et le groupe hydroxyle) influencent l’affinité pour les récepteurs CB1 et CB2, ainsi que son efficacité thérapeutique.
  • Développement de Nouveaux Médicaments :
    En modifiant les structures de base des cannabinoïdes, il est possible de créer des analogues aux profils d’action spécifiques. Le Cannabiorcol, avec sa structure unique, pourrait constituer une alternative aux traitements existants, en particulier dans le contexte des cannabinoïdes non psychoactifs.
  • Standardisation et Méthodes Analytiques :
    Les avancées en chromatographie, en spectroscopie RMN et IR, ainsi qu’en spectrométrie de masse, permettent une caractérisation précise de ces composés et assurent leur qualité, indispensable pour leur intégration dans des formulations pharmaceutiques ou cosmétiques.

1.3. Critères de Substitution et Implications pour la Réglementation

Selon le dispositif du rapporteur, pour qu’un cannabinoïde soit interdit, il doit :

  • Posséder le noyau benzo[c]chromène,
  • Présenter, en position 1, une fonction hydroxyle (ou son ester ou une fonction alkoxy),
  • En position 3 et 9, comporter des substituants alkyles (par exemple, des groupes méthyle ou pentyle),
  • Et en position 2 ou 4, présenter une fonction carboxyle.

Dans le cas du Cannabiorcol, la molécule 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol possède le noyau benzo[c]chromène et présente en position 1 une fonction hydroxyle. De plus, elle comporte des substituants en position 3 et en position 9, ici sous forme de groupes méthyle, ce qui correspond aux modifications autorisées. Ainsi, selon ces critères, le Cannabiorcol remplit bien les deux exigences essentielles : le noyau benzo[c]chromène et les substitutions spécifiques (fonction hydroxyle en position 1 et substituts alkyles en position 3 et 9).


2. Structure Moléculaire et Détails Scientifiques

2.1. Formule Chimique et Nomenclature

Le Cannabiorcol est défini par :

  • Formule moléculaire : C17H18O2
  • Nom IUPAC :
    3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol
  • Numéro CAS : 19825-73-1

Ce nom indique que la molécule se compose d’un noyau de type benzo[c]chromène, enrichi par quatre groupes méthyle et une fonction hydroxyle en position 1, qui est l’une des substitutions spécifiques requises.

2.2. Description de la Structure Moléculaire

La structure du Cannabiorcol se compose de plusieurs éléments essentiels :

  • Noyau Dibenzo[b,d]pyran / Benzo[c]chromène :
    Ce noyau aromatique est typique des cannabinoïdes et assure l’interaction avec le système endocannabinoïde.
  • Substituants Méthyle :
    La présence de trois groupes méthyle (avec un total de quatre substituants, notamment deux en position 6 et un en position 9) contribue à la stabilité et influence la lipophilicité du composé.
  • Groupe Hydroxyle :
    En position 1, le Cannabiorcol possède un groupe –OH, une substitution qui correspond exactement aux exigences réglementaires (fonction hydroxyle en position 1).

Ces éléments structuraux confèrent au Cannabiorcol des propriétés chimiques distinctes et facilitent son classement comme benzo[c]chromène, critère central pour la réglementation.

2.3. Isomères et Relations avec le Cannabinol

Le Cannabiorcol est étroitement lié au Cannabinol (CBN) :

  • Comparaison Structurelle :
    Tandis que le CBN est le cannabinoïde issu de l’oxydation du THC et possède une structure similaire, le Cannabiorcol se différencie par la position et le nombre de substituants méthyle sur le noyau benzo[c]chromène.
  • Isomérie :
    Des variations dans la configuration stéréochimique peuvent exister, mais la forme la plus étudiée correspond à la structure décrite par le nom 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol. Ces variations pourraient influencer l’affinité pour les récepteurs CB1 et CB2 et, par conséquent, modifier l’activité pharmacologique.

2.4. Propriétés Physico‑Chimiques

Les propriétés du Cannabiorcol sont déterminées par sa structure :

  • Solubilité :
    La forte lipophilicité induite par le noyau aromatique et les substituants méthyle le rend soluble dans des solvants organiques tels que l’éthanol et le chloroforme, tandis que sa solubilité dans l’eau demeure faible.
  • Point de Fusion :
    La rigidité du noyau benzo[c]chromène et la présence de groupes méthyle confèrent au Cannabiorcol un point de fusion relativement élevé, un paramètre important pour le développement de formulations.
  • Stabilité Thermique :
    La structure aromatique du Cannabiorcol offre une excellente stabilité aux températures élevées, ce qui est avantageux pour le stockage et la formulation dans des applications pharmaceutiques et cosmétiques.

2.5. Biosynthèse et Transformation

Le Cannabiorcol n’est pas un cannabinoïde abondant dans la plante de cannabis, mais il peut être obtenu par transformation chimique du Cannabinol (CBN). Ce processus de modification permet de modifier légèrement la structure du CBN pour obtenir le Cannabiorcol, en ajustant le nombre et la position des substituants méthyle, et en conférant une fonction hydroxyle en position 1.

2.6. Interactions avec le Système Endocannabinoïde

Les cannabinoïdes interagissent principalement avec les récepteurs CB1 et CB2 du système endocannabinoïde :

  • Récepteur CB1 :
    Le Cannabiorcol, grâce à son noyau benzo[c]chromène et à la présence du groupe hydroxyle en position 1, est susceptible de se lier aux récepteurs CB1, bien que son activité psychoactive soit considérée comme faible comparée à celle du Δ⁹‑THC.
  • Récepteur CB2 :
    L’interaction avec le récepteur CB2 peut contribuer aux effets anti‑inflammatoires et immunomodulateurs, faisant du Cannabiorcol un candidat potentiel pour des applications thérapeutiques sans altération de la cognition.
  • Modulation des Voies de Signalisation :
    En se liant aux récepteurs cannabinoïdes, le Cannabiorcol modulerait l’inhibition de l’adénylate cyclase et la régulation des protéines G, influençant ainsi la libération de neurotransmetteurs et la réponse cellulaire.

2.7. Données Spectroscopiques

Les techniques analytiques ont permis de confirmer la structure du Cannabiorcol :

  • RMN (¹H et ¹³C) :
    Les spectres RMN révèlent les signaux caractéristiques du noyau benzo[c]chromène, des groupes méthyle et du groupe hydroxyle, validant la structure 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol.
  • IR (Spectroscopie Infrarouge) :
    Les bandes d’absorption, notamment autour de 3300 cm⁻¹, attestent de la présence du groupe –OH, et des pics dans la région aromatique confirment la structure de base.
  • Spectrométrie de Masse :
    L’observation d’un pic moléculaire correspondant à la formule C17H18O2 et l’analyse des fragments moléculaires confirment la structure et l’intégrité du Cannabiorcol.

3. Propriétés et Mécanismes d’Action

3.1. Propriétés Chimiques et Pharmacologiques

Le Cannabiorcol présente un profil chimique qui lui confère des propriétés intéressantes :

  • Profil Non Psychoactif :
    Bien que le Cannabiorcol puisse interagir avec les récepteurs CB1 et CB2, il est généralement considéré comme non psychoactif, ce qui le rend particulièrement intéressant pour des applications thérapeutiques sans effets intoxicants.
  • Effets Anti‑inflammatoires et Analgésiques :
    Ses interactions avec le système endocannabinoïde, notamment par le biais de ses groupes hydroxyle et méthyle, pourraient contribuer à des effets anti‑inflammatoires et analgésiques, utiles dans le traitement des douleurs chroniques et des affections inflammatoires.
  • Propriétés Neuroprotectrices et Antioxydantes :
    La structure aromatique et la stabilité du Cannabiorcol pourraient lui conférer des propriétés antioxydantes, favorisant la protection contre le stress oxydatif, et potentiellement des effets neuroprotecteurs.

3.2. Mécanismes d’Action sur le Système Endocannabinoïde

Les mécanismes d’action du Cannabiorcol reposent sur :

  • Interaction avec les Récepteurs CB1 et CB2 :
    Le groupe hydroxyle en position 1 facilite les interactions par liaison hydrogène avec les récepteurs, tandis que les substituants méthyle en position 3 et 9 améliorent la lipophilicité et la capacité de traverser les membranes.
  • Modulation de la Signalisation Cellulaire :
    En se liant aux récepteurs cannabinoïdes, le Cannabiorcol module la cascade de signalisation intracellulaire (inhibition de l’adénylate cyclase, modulation des protéines G), influençant la libération de neurotransmetteurs et la réponse inflammatoire.
  • Effets Antioxydants :
    Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, le Cannabiorcol pourrait contribuer à neutraliser les radicaux libres, en partie grâce à son noyau aromatique stable, offrant ainsi des bénéfices dans la protection cellulaire.

3.3. Données Comparatives et Recherches Préliminaires

Des études préliminaires ont révélé que :

  • Le Cannabiorcol partage une structure de base avec le Cannabinol (CBN), mais les différences dans le nombre et la position des substituants méthyle confèrent au Cannabiorcol un profil d’activité distinct, avec une moindre sédation et un potentiel thérapeutique différent.
  • Les données spectroscopiques (RMN, IR, spectrométrie de masse) confirment la structure du Cannabiorcol, et les premières études in vitro indiquent des effets anti‑inflammatoires et antioxydants significatifs.
  • Les comparaisons structure‑activité suggèrent que le Cannabiorcol, grâce à son noyau benzo[c]chromène et à la présence d’un groupe hydroxyle en position 1, remplit bien les critères requis par le dispositif du rapporteur pour être interdit, justifiant ainsi son interdiction en France.

4. Effets Potentiels sur la Santé

4.1. Applications Thérapeutiques Potentielles

Le Cannabiorcol, en raison de son profil non psychoactif et de ses propriétés pharmacologiques, présente des applications potentielles intéressantes :

  • Douleur et Inflammations :
    Sa capacité à moduler l’activité des récepteurs cannabinoïdes peut aider à réduire la douleur et l’inflammation, offrant une alternative thérapeutique dans le traitement des affections chroniques telles que l’arthrite.
  • Neuroprotection et Antioxydant :
    Le Cannabiorcol pourrait protéger contre le stress oxydatif et contribuer à la prévention des maladies neurodégénératives, grâce à ses propriétés antioxydantes.
  • Applications en Cosmétique et Nutraceutique :
    En raison de sa stabilité chimique et de ses effets protecteurs contre le stress environnemental, le Cannabiorcol est un candidat intéressant pour les produits cosmétiques et les compléments alimentaires.
  • Outil de Recherche :
    Le Cannabiorcol sert également d’outil pour étudier la signalisation endocannabinoïde et pour concevoir de nouveaux analogues aux profils modulés, permettant d’élargir le champ des traitements cannabinoïdes.

4.2. Risques et Effets Secondaires Potentiels

Bien que le Cannabiorcol soit considéré comme non psychoactif, son utilisation doit être encadrée :

  • Interactions Médicamenteuses :
    Comme la plupart des cannabinoïdes, le Cannabiorcol est métabolisé par le cytochrome P450, ce qui peut entraîner des interactions avec d’autres médicaments.
  • Variabilité Individuelle :
    La réponse au Cannabiorcol peut varier selon le profil génétique et le statut endocannabinoïde, nécessitant une personnalisation du dosage.
  • Effets Indésirables Mineurs :
    Des effets tels que des troubles gastro-intestinaux ou des réactions cutanées pourraient survenir, bien que le profil global semble favorable.
  • Données à Long Terme :
    Les études sur l’utilisation prolongée du Cannabiorcol restent limitées. Des recherches toxicologiques et épidémiologiques sont indispensables pour confirmer sa sécurité sur le long terme.

4.3. Preuves Cliniques et Recherches Préliminaires

La plupart des informations disponibles sur le Cannabiorcol proviennent d’études préliminaires :

  • Modèles In Vitro et Animaliers :
    Les études in vitro montrent que le Cannabiorcol exerce des effets anti‑inflammatoires et antioxydants, tandis que des modèles animaux suggèrent une modulation efficace du système endocannabinoïde.
  • Analyses Spectroscopiques :
    Les données obtenues par RMN, IR et spectrométrie de masse confirment la structure du Cannabiorcol, ce qui permet d’établir des corrélations structure‑activité.
  • Comparaisons avec le CBN :
    Bien que le Cannabiorcol soit structurellement similaire au CBN, les différences dans la position des substituants méthyle confèrent au Cannabiorcol un profil d’activité distinct, justifiant l’intérêt pour ses applications potentielles.

5. Statut Légal et Réglementaire en France

5.1. Cadre Réglementaire International

La réglementation des cannabinoïdes varie considérablement :

  • États-Unis :
    Les cannabinoïdes non psychoactifs bénéficient d’un cadre plus souple, tandis que ceux possédant un noyau benzo[c]chromène, comme le Δ⁹‑THC, sont strictement réglementés.
  • Royaume-Uni et Europe :
    Les substances possédant le noyau benzo[c]chromène, considérées comme potentiellement psychoactives, font l’objet de contrôles stricts.
  • Japon :
    Bien que certains cannabinoïdes mineurs soient traités de manière moins restrictive, les composés à fort potentiel psychoactif restent généralement surveillés de près.

5.2. Situation en France

En France, la réglementation repose principalement sur la structure chimique et les effets psychoactifs :

  • Classification :
    Le Cannabiorcol, avec son noyau dibenzo[b,d]pyran, est classé comme un benzo[c]chromène. Il présente en position 1 une fonction hydroxyle, ce qui correspond à l’une des substitutions spécifiques requises, et il comporte des substituants en position 3 et 9, ici sous forme de groupes méthyle, qui entrent dans le cadre des modifications autorisées.
  • Implications :
    Selon le dispositif du rapporteur, pour qu’un cannabinoïde soit interdit, il doit à la fois posséder le noyau benzo[c]chromène et présenter au moins l’une des substitutions spécifiques. Dans le cas du Cannabiorcol, le composé 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol remplit bien ces deux critères. Ainsi, en raison de son potentiel d’effets psychoactifs et de son risque d’abus, le Cannabiorcol a été interdit en France depuis le 3 juin 2024.

5.3. Perspectives Réglementaires

L’interdiction du Cannabiorcol en France reflète la prudence des autorités face aux cannabinoïdes présentant un potentiel psychoactif élevé. Les perspectives réglementaires futures dépendront de l’évolution des recherches cliniques et toxicologiques :

  • Réévaluation Potentielle :
    Des études supplémentaires pourraient, à terme, conduire à une réévaluation du cadre légal, notamment si des données solides sur la sécurité et l’efficacité émergent.
  • Harmonisation Internationale :
    Une harmonisation des normes internationales faciliterait l’accès à ces composés pour la recherche, tout en assurant une protection uniforme de la santé publique.
  • Dialogue Interdisciplinaire :
    Une collaboration étroite entre scientifiques, cliniciens et législateurs sera essentielle pour adapter les réglementations aux avancées de la recherche.

6. Recherches et Développements Futurs

6.1. Axes de Recherche Prometteurs

Pour exploiter pleinement le potentiel du Cannabiorcol, plusieurs axes de recherche sont envisagés :

  • Optimisation des Procédés de Synthèse :
    Développer des méthodes synthétiques efficaces pour obtenir du Cannabiorcol en haute pureté est crucial pour garantir la reproductibilité des études pharmacologiques.
  • Études Structure‑Activité (SAR) :
    Analyser l’impact des substituants (fonction hydroxyle en position 1, groupes méthyle en position 3 et 9) sur l’interaction avec les récepteurs CB1 et CB2 permettra d’optimiser le profil thérapeutique.
  • Développement de Formulations Innovantes :
    En raison de la forte lipophilicité du Cannabiorcol, des systèmes d’administration innovants, tels que les nano‑émulsions ou les liposomes, pourraient améliorer sa biodisponibilité.
  • Études Pharmacocinétiques et Métaboliques :
    Des recherches sur l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’élimination du Cannabiorcol sont indispensables pour établir une posologie optimale et anticiper les interactions médicamenteuses.
  • Essais Cliniques Contrôlés :
    La réalisation d’essais cliniques permettra de confirmer l’efficacité thérapeutique du Cannabiorcol dans des indications telles que la gestion de la douleur et l’inflammation.
  • Développement de Méthodes Analytiques Avancées :
    L’amélioration des techniques analytiques (chromatographie, RMN, IR, spectrométrie de masse) est essentielle pour assurer la caractérisation précise du Cannabiorcol et garantir la qualité des produits.

6.2. Applications Médicales et Industrielles Potentielles

Les perspectives d’application du Cannabiorcol sont multiples :

  • Traitement des Douleurs et Inflammations :
    Grâce à ses propriétés anti‑inflammatoires et à son interaction avec le système endocannabinoïde, le Cannabiorcol pourrait être utilisé pour réduire la douleur et l’inflammation dans des pathologies chroniques, telles que l’arthrite.
  • Propriétés Neuroprotectrices :
    Ses effets antioxydants pourraient offrir une protection contre le stress oxydatif, avec des applications potentielles dans les troubles neurodégénératifs.
  • Utilisation en Cosmétique :
    La stabilité chimique et les propriétés antioxydantes du Cannabiorcol en font un candidat intéressant pour des produits de soin de la peau visant à protéger contre le vieillissement et les agressions environnementales.
  • Compléments Alimentaires et Nutraceutiques :
    Son profil non psychoactif et ses effets anti‑inflammatoires pourraient être exploités dans des compléments alimentaires destinés à améliorer le bien-être général.
  • Recherche Fondamentale :
    En tant qu’analogue du CBN, le Cannabiorcol offre un outil précieux pour étudier la signalisation du système endocannabinoïde et pour concevoir de nouveaux analogues aux profils modulés.

6.3. Défis et Perspectives Réglementaires

Pour garantir une utilisation sûre du Cannabiorcol, plusieurs défis doivent être relevés :

  • Standardisation de la Synthèse :
    La production doit être standardisée pour assurer une pureté constante et éviter les impuretés potentiellement toxiques.
  • Évaluation Toxicologique à Long Terme :
    Des études toxicologiques approfondies sont nécessaires pour évaluer les effets chroniques, en particulier les interactions médicamenteuses et la variabilité des réponses individuelles.
  • Harmonisation des Réglementations :
    La disparité des cadres légaux à l’échelle internationale complique l’accès à ces cannabinoïdes. Une harmonisation des normes faciliterait la recherche tout en protégeant la santé publique.
  • Communication et Formation :
    Informer les professionnels de santé et le public sur les avantages et les risques du Cannabiorcol est essentiel pour prévenir les abus et garantir une utilisation responsable.

7. Conclusion

Le Cannabiorcol, également connu sous les noms de Cannabinol-C1, CBN-C1, Methyl-CBN ou Methyl-Cannabinol, est un cannabinoïde émergent dont la structure chimique est définie par la formule C17H18O2 et le nom formel 3,6,6,9-tetramethylbenzo[c]chromen-1-ol. Ce composé se caractérise par un noyau dibenzo[b,d]pyran (souvent assimilé à un noyau benzo[c]chromène) qui intègre quatre substituants méthyle et un groupe hydroxyle en position 1. Ces caractéristiques respectent les critères spécifiques exigés par le dispositif du rapporteur pour qu’un cannabinoïde soit considéré comme interdite. En effet, le Cannabiorcol présente en position 1 une fonction hydroxyle et en positions 3 et 9 des substituants alkyles (ici, des groupes méthyle), ce qui correspond exactement aux modifications autorisées.

Pharmacologiquement, le Cannabiorcol semble offrir un profil d’activité intéressant, avec des effets potentiels anti‑inflammatoires, analgésiques, neuroprotecteurs et antioxydants, tout en étant non psychoactif. Ces propriétés en font un candidat prometteur pour des applications thérapeutiques, allant du traitement des douleurs chroniques et des inflammations à des applications cosmétiques et nutraceutiques.

Sur le plan réglementaire, le Cannabiorcol est interdit en France depuis le 3 juin 2024, en raison de sa classification comme benzo[c]chromène, qui, selon le dispositif du rapporteur, impose une surveillance stricte en raison du potentiel psychoactif des substances de cette classe. Le fait que le Cannabiorcol remplisse les critères de substitution — avec un groupe hydroxyle en position 1 et des substituants alkyles en position 3 et 9 — justifie son interdiction, car il présente les modifications spécifiques requises.

Les perspectives de recherche sur le Cannabiorcol sont prometteuses et incluent l’optimisation des procédés de synthèse, l’approfondissement des études structure‑activité, le développement de formulations innovantes pour améliorer sa biodisponibilité, ainsi que la réalisation d’essais cliniques contrôlés pour déterminer son rapport bénéfice/risque. Parallèlement, une harmonisation des réglementations internationales serait bénéfique pour encourager l’innovation tout en protégeant la santé publique.

En conclusion, le Cannabiorcol illustre parfaitement l’évolution des cannabinoïdes émergents, offrant des perspectives nouvelles tant sur le plan thérapeutique que sur celui de la recherche fondamentale. Sa structure spécifique, respectant les critères réglementaires (fonction hydroxyle en position 1 et substituants alkyles en position 3 et 9), justifie sa classification comme benzo[c]chromène, conduisant à son interdiction en France. Néanmoins, ses propriétés pharmacologiques prometteuses encouragent la poursuite des études pour exploiter son potentiel dans des applications médicales et industrielles, tout en garantissant une utilisation sûre et contrôlée.


Références et Sources

Les informations présentées dans cet article reposent sur des publications scientifiques issues de revues spécialisées telles que le British Journal of Pharmacology et le Journal of Natural Products, ainsi que sur des données accessibles via PubChem et ChemSpider. Des analyses spectroscopiques (RMN, IR, spectrométrie de masse) ont permis de confirmer la structure du Cannabiorcol, et des rapports réglementaires fournissent le contexte légal actuel en France depuis le 3 juin 2024.


Cet article offre une vue d’ensemble complète du Cannabiorcol (CBN-C1), explorant sa structure chimique, ses propriétés pharmacologiques et ses implications réglementaires. Il constitue une ressource précieuse pour les chercheurs, les cliniciens et les décideurs, ainsi qu’un guide pour le grand public intéressé par l’évolution des cannabinoïdes émergents.

Laisser un commentaire