Twitter a récemment marqué l’histoire en devenant la première grande plateforme de médias sociaux à permettre ouvertement la publicité des marques de cannabis. Cette décision, annoncée le mois dernier, a déclenché un enthousiasme particulier parmi les marques américaines cherchant à capitaliser sur cette nouvelle opportunité.
Changements dans la politique publicitaire
La politique, initialement limitée aux entreprises américaines et canadiennes, représente un tournant significatif dans l’acceptation sociale du cannabis. Bien que Google ait également assoupli ses restrictions publicitaires sur les marques de CBD en janvier 2023, Twitter se distingue en permettant la promotion de produits liés au CBD, au THC, et aux services associés au cannabis.
Avant cette évolution, Twitter restreignait la publicité des produits à base de CBD et de chanvre aux États-Unis, imposant des conditions strictes telles que l’absence d’allégations médicales et le ciblage exclusif des utilisateurs de plus de 21 ans. Les marques de cannabis au Canada, où le cannabis est légalisé depuis 2018, étaient déjà autorisées à faire de la publicité sur la plateforme.
Conditions et limitations
Cependant, cette nouvelle politique n’est pas sans conditions. Les marques de cannabis aux États-Unis devront obtenir une « autorisation préalable » démontrant qu’elles sont autorisées à vendre des produits à base de cannabis dans au moins un État américain, garantissant ainsi leur légitimité commerciale.
Une fois autorisées, les marques resteront relativement limitées dans le contenu de leurs publicités. Elles ne pourront pas promouvoir directement la vente de cannabis, cibler des juridictions où elles ne sont pas autorisées, ni s’adresser à des personnes de moins de 21 ans. Cependant, elles seront autorisées à promouvoir la préférence de la marque, à fournir du contenu informatif, et à inclure un lien vers leur site Web pour les ventes.
Réactions et perspectives
Bien que saluée comme une avancée positive pour l’industrie du cannabis, des voix critiques soulignent les risques d’une stratégie de « ponction d’argent ». Certains craignent que cela ne dissuade pas les mauvais acteurs et ne résolve pas les problèmes sous-jacents.
Clark Wu, avocat spécialisé dans le cannabis, souligne que de nombreuses marques ont déjà contourné les restrictions publicitaires en utilisant des formats tolérés par la plateforme. Il évoque le défi particulier pour les entreprises opérant dans un cadre légal au niveau de l’État mais confrontées à des obstacles fédéraux.
Réflexions finales
Malgré les préoccupations, cette ouverture de Twitter à la publicité cannabis est un signe positif selon Matthew Clifton, PDG de l’agence de marketing du cannabis Milk & Amber. Il estime que cela incitera les entreprises à adopter une approche plus réfléchie de la publicité liée au cannabis.
Cependant, les critiques soulignent que cela pourrait être davantage une récupération financière pour Twitter, confronté à des défis financiers depuis le changement de direction d’Elon Musk. L’avenir dira si d’autres plateformes emboîteront le pas et si ces nouvelles politiques réussiront à équilibrer la promotion de l’industrie du cannabis tout en minimisant les risques potentiels.