La littérature scientifique sur le chanvre et le cannabidiol est abondante, pourtant « NL-1 » et « NL-3 » n’apparaissent dans aucun inventaire académique des cannabinoïdes ni dans les rapports officiels qui suivent les nouveaux composés. Les synthèses récentes sur les cannabinoïdes (phytocannabinoïdes, molécules de synthèse) ne listent pas ces dénominations ; c’est un indice fort que ces appellations relèvent du marketing, pas d’une découverte en chimie du cannabis ni d’un extrait naturel validé.
Pourquoi c’est important pour le secteur CBD ?
Parce que l’écosystème du cannabidiol et des cannabinoïdes dérivés vit sous contrainte réglementaire : tout flou d’identité chimique met en jeu la sécurité, la conformité et la réputation d’une boutique de chanvre. Franchement, qui veut vendre un « extrait naturel » dont on ignore la structure ? Pas nous.
Origine probable des sigles : un habillage commercial, pas une molécule
Plusieurs sites de vente positionnent « NL-1 » comme un « nouveau cannabinoïde » lié à des produits au CBD, à des résines ou à des vapes, tout en l’associant à des mentions « 100 % légal », « collectible », « pas destiné à la consommation ». Bon, ça sent l’étiquette plus que la science, surtout pour un prétendu cannabinoïde sans nom IUPAC ni numéro CAS.
Exemples publics (illustratifs)
- Boutique annonçant « NL-3 » comme « cannabinoïde puissant, 100 % légal ».
- Page vape indiquant « NL-1 » vendu comme « objet de collection, non destiné à la consommation ».
- Billet marketing présentant « NL-1 » comme « créé en laboratoire » sans aucune donnée chimique.
Ce que disent les bases de référence et la veille sanitaire
Littérature évaluée par les pairs
Les revues récentes qui cartographient le cannabidiol, les phytocannabinoïdes et les analogues synthétiques (CB1/CB2, familles HU-, JWH-, etc.) n’indexent ni « NL-1 » ni « NL-3 ». Honnêtement, si ces « cannabinoïdes » existaient, ils figureraient dans ces panoramas ou dans PubChem aux côtés du CBD, du THC ou du 10 OH HHC. Ce n’est pas le cas.
Surveillance européenne des nouveaux psychoactifs (NPS)
L’Observatoire européen (EMCDDA/EUDA) suit chaque année les « nouveaux cannabinoïdes » détectés par le système d’alerte précoce ; les bilans 2024–2025 énumèrent des dizaines d’entrées, mais aucune « NL-1 » ou « NL-3 ». L’inférence est simple : ces sigles ne correspondent pas à des entités chimiques connues des réseaux de veille.
Ne pas confondre avec Northern Lights #1 / #3 (des variétés, pas des molécules)
Dans l’argot cannabis, « NL » renvoie historiquement aux phénotypes Northern Lights #1 et #3, des lignées indica/afghani populaires en culture de chanvre récréatif. Ce sont des souches végétales riches en cannabinoïdes, pas des cannabinoïdes en soi. Parfois on mélange tout. C’est pas clair, hein ?
Indice pratique
Si le fournisseur parle « NL-1 »/« NL-3 » sans formule ni spectre, demandez s’il évoque une variété (Northern Lights) ou une molécule. Dans l’univers du cannabidiol, cette clarification évite des malentendus coûteux.
Risques techniques et réglementaires
Sans identité chimique vérifiée, impossible d’évaluer l’affinité CB1/CB2, la puissance, les métabolites, ni la toxicocinétique. L’EUDA signale encore en 2025 des intoxications liées aux cannabinoïdes de synthèse ; l’ANSM alerte en parallèle sur des effets indésirables sévères dans des produits « CBD » adultérés par des cannabinoïdes inconnus. Bref, danger sournois pour le bien-être et la conformité.
France 2024 : durcissement ciblé
Depuis 2023–2024, la France classe plusieurs familles hémisynthétiques (H2-CBD, H4-CBD) et dérivés benzo[c]chromène (par ex. THCP, HHCPO) comme stupéfiants. Un produit au « cannabinoïde » non identifié peut donc basculer en infraction, même s’il est vendu aux côtés d’huiles de chanvre ou de résines de cannabidiol.
Due diligence : check-list opérationnelle pour acheteurs B2B
Documents incontournables à exiger
- Identité complète de la molécule : nom IUPAC, schéma, numéro CAS, masse exacte (HRMS), stéréochimie.
- CoA tiers : LC-MS/MS + GC-MS + RMN, pureté, solvants résiduels, métaux lourds, pesticides, mycotoxines.
- Données pharmacologiques : Ki/EC50 sur CB1/CB2, profil d’agonisme, NOAEL, interactions probables avec le cannabidiol.
- Conformité France/EU : absence de substances classées, THC total conforme, traçabilité du chanvre et du cannabinoïde.
Signaux d’alerte
- Mentions « objet de collection », « pas destiné à la consommation », « 100 % légal » sans données ; fuyez.
- Absence de spectres ou de numéro CAS pour un « nouveau cannabinoïde » vendu avec du CBD.
« Un vrai cannabinoïde laisse des traces : publications, entrées de bases de données, spectres, contrôles. Un nom n’est pas une preuve. »
Cas vécu côté boutique
Un grossiste a proposé à notre équipe un lot « NL-3 » présenté comme « extrait naturel de chanvre ». Après demande d’un CoA et d’un numéro CAS, silence radio. Parfois, juste poser les bonnes questions suffit ; le cannabidiol mérite mieux que des étiquettes fantômes dans l’écosystème des cannabinoïdes.
Position de marque et conclusion
Position claire : « NL-1 » et « NL-3 » ne correspondent à aucun cannabinoïde reconnu par la science ni par les bases publiques de référence. Le secteur du chanvre a besoin de transparence ; notre CBD Shop La Verte Feuille continuera d’écarter tout produit au « cannabinoïde » non identifié, au bénéfice d’un cannabidiol vérifié et de cannabinoïdes authentiques. Franchement, c’est du bon sens.