Le cannabis (marijuana) est une plante psychoactive dont les effets sont dus principalement à la molécule de THC (tétrahydrocannabinol). Le CBD (cannabidiol) est une autre molécule présente dans le cannabis, non-psychotrope, aux propriétés relaxantes et apaisantes.
A Monaco, la législation en vigueur interdit toute consommation, détention, culture et trafic de cannabis. L’article 3 de la loi n°836 du 16 mars 1967 sur les stupéfiants punit sévèrement toute infraction liée au cannabis, considéré comme stupéfiant. La détention de cannabis est passible de 3 ans d’emprisonnement et de l’amende maximale de 18 000 euros.
Malgré son illégalité, le cannabis reste la drogue la plus consommée à Monaco chez les jeunes avec 17% de consommateurs réguliers parmi les lycéens selon une enquête de 2019. Sa consommation augmente, notamment sous forme d’herbe et de résine de cannabis.
Concernant le CBD, le flou juridique a longtemps régné à Monaco, la molécule n’étant pas distinguée du THC dans les textes de loi. Depuis 2018, l’usage du CBD semble néanmoins toléré sous certaines conditions bien précises.
En effet, en juin 2018, le Ministre d’État Serge Telle a envoyé une lettre aux pharmaciens de Monaco les informant qu’ils pouvaient vendre des produits à base de CBD si ces derniers respectaient trois critères :
- Une concentration en THC inférieure à 0,3%
- Aucune allégation thérapeutique
- Une forme d’usage autre que fumée ou vaporisée
Suite à ce courrier, les produits au CBD se sont multipliés dans la Principauté. On peut désormais trouver à Monaco des e-liquides, des huiles, des crèmes, des compléments alimentaires, des cosmétiques et même des aliments et boissons contenant du CBD, à condition que leur teneur en THC soit négligeable.
Cependant, malgré cette relative tolérance, des zones d’ombre juridiques persistent sur le CBD à Monaco. La vente de fleurs de chanvre, très prisées des consommateurs, reste par exemple prohibée. De plus, la police monégasque a renforcé ses contrôles en 2019 sur les produits stupéfiants, y compris ceux à base de CBD, conduisant à des gardes à vue et confiscations.
Ainsi, bien que accessible, la consommation de CBD n’est pas sans risque légal à Monaco. Le statut de cette substance fait toujours débat, entre ceux qui réclament plus de libéralisation et ceux qui prônent la prudence face à un produit aux effets mal connus. Une réglementation plus claire se fait attendre.
En conclusion, le chemin vers une légalisation du cannabis, même à usage thérapeutique, semble encore très long à Monaco. La Principauté maintient pour l’instant une politique prohibitive en la matière, malgré une certaine tolérance vis-à-vis du CBD sous conditions strictes. L’évolution des législations dans les pays voisins pourrait néanmoins conduire à reconsidérer ce statut à l’avenir.